​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Faits saillants​​

  • L’écart salarial entre les sexes persiste en Ontario, peu importe comment on le mesure.
  • ​L’écart des salaires horaires moyens a diminué de 6 % depuis 1998, passant à 13 % en 2022.
  • Cela signifie qu’en ce qui concerne le salaire horaire, les femmes gagnent en moyenne 87 cents pour chaque dollar gagné par un homme.
  • L’écart salarial entre les sexes est plus grand pour les femmes racialisées, les nouvelles arrivantes, les femmes handicapées, les femmes autochtones et les femmes trans.[2]
  • Selon les recherches, des facteurs comme l’éducation, l’ancienneté d’emploi, le travail à temps partiel par rapport au travail à temps plein, le travail dans le secteur public par rapport au secteur privé, la taille de la compagnie, les taux de syndicalisation, la profession, l’industrie et la démographie ne peuvent expliquer qu’environ 30 % de l’écart en Ontario. Environ 70 % de l’écart demeure inexpliqué. Cette proportion inexpliquée pourrait être attribuable en partie à des facteurs comme la discrimination fondée sur le sexe ainsi que les contraintes et les attentes de la société.

​​

[1] Nous avons du pain sur la planche : la discrimination au travail et les défis d’emploi pour les personnes trans en Ontario. Projet de recherche Trans PULSE, 2011.

Quel est l’écart salarial entre les sexes en Ontario?

L’écart salarial entre les sexes est la différence entre les salaires gagnés par les hommes et ceux gagnés par les femmes. On peut mesurer l’écart à l’aide de divers indicateurs, y compris les salaires horaires moyens, les salaires horaires médians, les gains annuels moyens et les gains annuels médians.​

Figure 1 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0417-01 Salaire des employés selon la profession, données annuelles (ratio du salaire horaire moyen et médian entre les femmes et les hommes, ensemble des employés à temps plein et à temps partiel, toutes les professions, 15 ans et plus, Ontario); et Statistique Canada. Tableau 11-10-0239-01 Revenu des particuliers selon le groupe d'âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement (revenu annuel médian provenant des salaires, traitements et commissions, 16 ans et plus, Ontario).

Figure 1 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0417-01 Salaire des employés selon la profession, données annuelles (ratio du salaire horaire moyen et médian entre les femmes et les hommes, ensemble des employés à temps plein et à temps partiel, toutes les professions, 15 ans et plus, Ontario); et Statistique Canada. Tableau 11-10-0239-01 Revenu des particuliers selon le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement (revenu annuel médian provenant des salaires, traitements et commissions, 16 ans et plus, Ontario).

  • Indicateur des salaires horaires moyens : les données de Statistique Canada provenant de l’Enquête sur la population active révèlent qu’en Ontario, les employées gagnaient 0,87 $ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2022. Autrement dit, l’écart salarial entre les sexes en Ontario était de 13 %. L’écart des salaires horaires moyens en Ontario a diminué de 6 % depuis 1998, lorsque les femmes gagnaient 0,81 $ pour chaque dollar gagné par les hommes.
    • In​dicateur des salaires horaires médians : l’écart salarial entre les sexes en Ontario était de 16 % en 2022.
  • Indicateur des gains annuels moyens : les données de Statistique Canada provenant de l’Enquête canadienne sur le revenu indiquent qu’en Ontario, les employées gagnaient 0,75 $ pour chaque dollar gagné par les hommes en 2020, soit un écart salarial de 25 %. L’écart des gains annuels moyens en Ontario a diminué de 12 % depuis 1998, lorsque les femmes gagnaient 0,63 $ pour chaque dollar gagné par les hommes.
    • ​​​​Indicateur des​ gains annuels médians : l’écart salarial entre les sexes en Ontario était de 27 % en 2020.
  • Puisque les femmes tendent à travailler moins d’heures et sont moins susceptibles de recevoir un salaire basé sur le rendement que les hommes, l’écart calculé à l’aide des indicateurs des gains annuels moyens ou médians est plus grand que celui calculé à l’aide des indicateurs des salaires horaires moyens ou médians.
  • Les répercussions de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) ou, plus généralement, de la COVID-19 sur l’écart salarial entre les sexes ne sont pas encore tout à fait comprises. Les recherches de Statistique Canada révèlent que les femmes étaient plus susceptibles de recevoir la PCU que les hommes.

Tant les indicateurs des salaires horaires moyens et médians que ceux des gains annuels moyens et médians tiennent compte des travailleurs salariés et de ceux qui reçoivent des traitements. Voici les principales différences qui distinguent ces deux indicateurs :

  • Les indicateurs des gains annuels comprennent tous les revenus d’emploi, y compris la rémunération en fonction du rendement (p. ex. les commissions et les primes), ce qui n’est pas le cas pour les indicateurs des salaires horaires.
  • L’indicateur des gains annuels ne tient pas compte des différences dans les heures travaillées au cours d’une année donnée, un élément important car les femmes sont plus susceptibles de travailler à temps partiel (c.-à-d. moins d’heures).​

Quel est l’écart salarial entre les sexes pour les femmes de couleur en Ontario?

Figure 2 : Statistique Canada. Tableau 98-10-0439-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, le plus haut niveau de scolarité, le statut d’immigrant et l’année de revenu : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, toutes les professions, 15 ans et plus, non immigrants et immigrants, Ontario).

*Statistique Canada définit les « minorités visibles » comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ».

REMARQUE : Statistique Canada utilise les termes « minorité visible » et « population racisée » de façon plutôt interchangeable. Le terme « minorité visible » est utilisé dans les tableaux de données de Statistique Canada, et le terme « population racisée » est utilisé dans les produits de communication. Par souci de cohérence avec Statistique Canada, le Bureau de l’équité salariale a adopté la même pratique.

**Selon la définition de Statistique Canada, Femmes comprend les femmes (et/ou les filles), de même que certaines personnes non binaires.

Remarque concernant la différence dans les sources de données des figures 1, 2 et 4 : L’écart salarial annuel moyen entre les sexes de toutes les femmes+ en Ontario dans la Figure 2 diffère quelque peu de celui dans la Figure 1. Le BES doit s’appuyer sur différentes sources de données pour rendre compte des données intersectorielles, et ce ne sont pas toutes les sources de données qui peuvent être désagrégées selon la population racisée ou l’identité autochtone. Les données sur les tendances longitudinales présentées dans la Figure 1 proviennent de l’Enquête canadienne sur le revenu et de l’Enquête sur la population active, tandis que les données dans la Figure 2 s’appuient sur les données du Recensement de 2021. Les données sur l’écart salarial entre les sexes pour les femmes+ autochtones sont également présentées séparément dans la Figure 4, car Statistique Canada recueille des données sur les femmes autochtones au moyen d’un autre instrument d’enquête distinct.


Les données du Recensement de 2021 de Statistique Canada montrent que l’écart salarial entre les sexes est plus important chez les femmes+ issues de populations racisées. Quand on examine le revenu d’emploi annuel moyen total de toutes les populations racisées en Ontario, on remarque que les femmes arabes connaissent l’écart le plus important, soit 47 %, tandis que les femmes chinoises connaissent l’écart le plus faible, soit 25 %.

De quelle façon l’écart salarial entre les sexes pour les femmes racisées en Ontario a-t-il changé entre 2016 et 2021?

Figure 3. Statistique Canada. Taux de données, Recensement de 2016. Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, l’âge et le sexe : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, 15 ans et plus, Ontario); et Statistique Canada. Tableau 98-10-0439-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, le plus haut niveau de scolarité, le statut d’immigrant et l’année de revenu : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, toutes les professions, 15 ans et plus, non immigrants et immigrants, Ontario).

Figure 3. Statistique Canada. Taux de données, Recensement de 2016. Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, l’âge et le sexe : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, 15 ans et plus, Ontario); et Statistique Canada. Tableau 98-10-0439-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, le plus haut niveau de scolarité, le statut d’immigrant et l’année de revenu : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, toutes les professions, 15 ans et plus, non immigrants et immigrants, Ontario).

Figure 4 : Statistique Canada. Tableau 98-10-0427-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon l’identité autochtone et le plus haut niveau de scolarité : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, 15 ans et plus, total – travail pendant l’année de référence, Ontario).

Figure 4 : Statistique Canada. Tableau 98-10-0427-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon l’identité autochtone et le plus haut niveau de scolarité : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, 15 ans et plus, total – travail pendant l’année de référence, Ontario).

Quand on examine le revenu d’emploi annuel moyen total des populations autochtones et non autochtones en Ontario, on remarque que les femmes+ autochtones gagnent en moyenne 24 850 $ CA de moins par an que les hommes+ non autochtones. Cela se traduit par un écart salarial de 39 %. Les données sur l’écart des salaires horaires ne sont pas disponibles.

Figure 3. Statistique Canada. Taux de données, Recensement de 2016. Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, l’âge et le sexe : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, 15 ans et plus, Ontario); et Statistique Canada. Tableau 98-10-0439-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, le plus haut niveau de scolarité, le statut d’immigrant et l’année de revenu : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, toutes les professions, 15 ans et plus, non immigrants et immigrants, Ontario).

Figure 3. Statistique Canada. Taux de données, Recensement de 2016. Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, l’âge et le sexe : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, 15 ans et plus, Ontario); et Statistique Canada. Tableau 98-10-0439-01 Statistiques du revenu d’emploi, selon la minorité visible, le plus haut niveau de scolarité, le statut d’immigrant et l’année de revenu : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, plus haut niveau de scolarité, toutes les professions, 15 ans et plus, non immigrants et immigrants, Ontario).

Entre 2016 et 2021, le revenu d’emploi annuel moyen a augmenté chez toutes les populations racialisées. L’écart salarial entre les sexes a diminué chez toutes les populations racialisée :

  • en moyenne, l’écart salarial entre les sexes a diminué de 3 % chez les populations racialisées
  • les femmes chinoises et coréennes ont connu la plus importante diminution de l’écart salarial annuel moyen entre les sexes (baisse de 6 %);
  • les femmes asiatique du Sud-Est et les femmes noires a connu la plus faible diminution de l’écart salarial annuel moyen entre les sexes (baisse de 1 %);
  • les femmes japonaises et chinoises connaissent les écarts salariaux entre les sexes les plus faibles et les femmes asiatiques de Ouest et les femmes arabes les plus importants
Figure 6 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0088-01 Revenu des particuliers selon le statut d’incapacité, le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, 16 ans et plus, Canada).

Figure 6 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0088-01 Revenu des particuliers selon le statut d’incapacité, le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu (revenu d’emploi annuel moyen provenant des traitements, des salaires et des commissions, 16 ans et plus, Canada).

Quand on examine le revenu d’emploi annuel moyen total des personnes ayant une incapacité au Canada, on remarque que les femmes ayant une incapacité gagnent en moyenne 25 900 $ CA de moins par an que les hommes ayant sans incapacité. Cela se traduit par un écart salarial moyen entre les sexes de 43 %. Les données propres à l’Ontario et les données sur l’écart des salaires horaires ne sont pas disponibles.

Pourquoi y a-t-il différents indicateurs?

Auparavant, beaucoup d’études sur l’écart salarial entre les sexes utilisaient les gains annuels moyens comme indicateur de la rémunération. Toutefois, l’indicateur des salaires horaires moyens reflète plus exactement le prix de la main-d’œuvre.

L’indicateur des salaires horaires moyens est moins influencé par les différences entre les sexes en ce qui concerne les heures de travail, donc il offre une comparaison plus étroite entre la rémunération des hommes et celle des femmes. L’indicateur des gains annuels moyenspeut mieux refléter la pleine portée des conséquences financières des femmes au travail et leur bien-être économique, puisqu’il tient compte des gains fondés sur le rendement. Par conséquent, les chercheurs tendent maintenant à utiliser les deux indicateurs.

Considérations relatives à l’utilisation de la moyenne et de la médiane

Moyenne Médiane​​
  • Tient compte des gains de chaque travailleur.
  • Peut être biaisée par un petit nombre de personnes gagnant des salaires extrêmement élevés ou faibles.
  • Indicateur couramment utilisé et compris.
  • La plupart des méthodes d’analyse des données utilisées pour examiner l’écart salarial entre les sexes sont fondées sur la moyenne.
  • Tient compte des salaires extrêmement élevés ou faibles, car il s’agit de la valeur numérique séparant la moitié supérieure d’un échantillon de données de la moitié inférieure.
  • Peut ne pas refléter aussi bien que la moyenne la surreprésentation des femmes dans les postes moins bien payés et leur sous-représentation dans les postes mieux payés.​​

Pourquoi y a-t-il un écart salarial entre les femmes et les hommes?

​ ​​​L’écart salarial entre les sexes peut être attribuable à plusieurs facteurs, notamment :

  • Les femmes préfèrent ou doivent quitter et réintégrer le marché du travail pour s’occuper de leur famille, ce qui entraîne une perte d’ancienneté, de possibilités d’avancement et de salaire, ou parce qu’elles sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel pour s’acquitter de ces responsabilités.
  • Les femmes subissent une ségrégation professionnelle par le regroupement dans des emplois traditionnellement sous-évalués et mal payés, comme les services de garde d’enfants et le travail administratif, où les emplois à prédominance féminine sont moins valorisés même s’ils exigent des compétences égales ou supérieures.
  • Les femmes sont traditionnellement considérées comme ayant des niveaux de scolarité inférieurs, ce qui entraîne des salaires moins élevés. Ce facteur perd de l’importance, car un nombre plus élevé de femmes atteignent tous les niveaux de scolarité, bien que l’écart salarial entre les sexes existe même à l’égard de femmes qui ont atteint des niveaux élevés de scolarité.
  • Les femmes sont moins susceptibles de travailler dans des milieux syndiqués.
  • Les femmes sont souvent sous-représentées dans les postes de leadership.
  • Les femmes font l’objet d’une discrimination ou de biais inconscients dans les pratiques d’embauche, de promotion et de rémunération de leur lieu de travail.

Toutefois, selon une recherche de 2019 de Statistique Canada​, des facteurs comme l’éducation, l’ancienneté d’emploi, le travail à temps partiel par rapport au travail à temps plein, le travail dans le secteur public par rapport au secteur privé, la taille de la compagnie, les taux de syndicalisation, la profession, l’industrie et la démographie ne peuvent expliquer qu’environ 30 % de l’écart en Ontario. Environ 70 % de l’écart demeure inexpliqué.

La proportion inexpliquée de l’écart comprend deux types d’effets : les caractéristiques mesurables et non observables liées aux salaires.

  • Les effets mesurables peuvent comprendre l’expérience de travail totale, la prévalence plus élevée des interruptions de travail chez les femmes qui sont fortement liées aux responsabilités en matière de soins, ainsi que le domaine d’études, qui peut aider à expliquer les répercussions du niveau de scolarité sur la profession.
  • Les caractéristiques non observables liées aux salaires peuvent comprendre les différences de comportement entre les sexes (p. ex., négociation des salaires), les attentes de la société, les choix restreints découlant des rôles de genre dans le travail rémunéré, ainsi que l’incidence de la discrimination salariale explicite ou implicite fondée sur le sexe.

Pourquoi y a-t-il un écart salarial entre les femmes et les hommes?

​ ​​​L’écart salarial entre les sexes peut être attribuable à plusieurs facteurs, notamment :

  • Les femmes préfèrent ou doivent quitter et réintégrer le marché du travail pour s’occuper de leur famille, ce qui entraîne une perte d’ancienneté, de possibilités d’avancement et de salaire, ou parce qu’elles sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel pour s’acquitter de ces responsabilités.
  • Les femmes subissent une ségrégation professionnelle par le regroupement dans des emplois traditionnellement sous-évalués et mal payés, comme les services de garde d’enfants et le travail administratif, où les emplois à prédominance féminine sont moins valorisés même s’ils exigent des compétences égales ou supérieures.
  • Les femmes sont traditionnellement considérées comme ayant des niveaux de scolarité inférieurs, ce qui entraîne des salaires moins élevés. Ce facteur perd de l’importance, car un nombre plus élevé de femmes atteignent tous les niveaux de scolarité, bien que l’écart salarial entre les sexes existe même à l’égard de femmes qui ont atteint des niveaux élevés de scolarité.
  • Les femmes sont moins susceptibles de travailler dans des milieux syndiqués.
  • Les femmes sont souvent sous-représentées dans les postes de leadership.
  • Les femmes font l’objet d’une discrimination ou de biais inconscients dans les pratiques d’embauche, de promotion et de rémunération de leur lieu de travail.

Toutefois, selon une recherche de 2019 de Statistique Canada​, des facteurs comme l’éducation, l’ancienneté d’emploi, le travail à temps partiel par rapport au travail à temps plein, le travail dans le secteur public par rapport au secteur privé, la taille de la compagnie, les taux de syndicalisation, la profession, l’industrie et la démographie ne peuvent expliquer qu’environ 30 % de l’écart en Ontario. Environ 70 % de l’écart demeure inexpliqué.

La proportion inexpliquée de l’écart comprend deux types d’effets : les caractéristiques mesurables et non observables liées aux salaires.

  • Les effets mesurables peuvent comprendre l’expérience de travail totale, la prévalence plus élevée des interruptions de travail chez les femmes qui sont fortement liées aux responsabilités en matière de soins, ainsi que le domaine d’études, qui peut aider à expliquer les répercussions du niveau de scolarité sur la profession.
  • Les caractéristiques non observables liées aux salaires peuvent comprendre les différences de comportement entre les sexes (p. ex., négociation des salaires), les attentes de la société, les choix restreints découlant des rôles de genre dans le travail rémunéré, ainsi que l’incidence de la discrimination salariale explicite ou implicite fondée sur le sexe.

Comment l’Ontario se compare-t-il aux autres provinces quant à l’écart salarial entre les sexes?

Parmi les dix provinces où les données sur l’écart des salaires horaires moyens entre les sexes sont disponibles, l’Ontario se classe au sixième rang (écart de 13 %), tout comme la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador, derrière l’Île-du-Prince-Édouard (4 %), le Nouveau-Brunswick (8 %), la Nouvelle-Écosse (8 %), le Québec (10 %) et le Manitoba (11 %). L’écart salarial entre les sexes était le plus élevé en Alberta et en Colombie-Britannique (17 %). En 2022, l’écart des salaires horaires moyens entre les sexes dans l’ensemble du Canada était de 13 %.

Figure 7 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0417-01 Salaire des employés selon la profession, données annuelles (ratio du salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes, ensemble des employés à temps plein et à temps partiel, toutes les professions, 15 ans et plus, provinces canadiennes).

Figure 7 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0417-01 Salaire des employés selon la profession, données annuelles (ratio du salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes, ensemble des employés à temps plein et à temps partiel, toutes les professions, 15 ans et plus, provinces canadiennes).

L’équité salariale est exigée par la loi en Ontario et au Québec, et chez les employeurs réglementés au palier fédéral.  Le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ont des lois sur l’équité salariale visant le secteur public mais non le secteur privé, tandis que la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique n’ont aucune loi portant précisément sur l’équité salariale, mais traitent la discrimination salariale dans leur législation relative aux droits de la personne.

Comment le Canada se compare-t-il aux autres pays quant à l’écart salarial entre les sexes?

Selon le World Economic Forum’s Global Gender Gap Report 2022 du Forum économique mondial, qui surveille les progrès liés aux écarts relatifs entre les femmes et les hommes en matière de participation économique, de scolarité, de santé et d’émancipation politique, le Canada se classe au 25e rang parmi les 146 pays visés. En se fondant sur les tendances actuelles, le rapport prévoit que l’écart général entre les sexes à l’échelle mondiale pourrait être éliminé dans 132 ans.​

Si l’éducation est un facteur historique, l’augmentation du niveau de scolarité des femmes a-t-il contribué à réduire l’écart?

  • La scolarité accrue des femmes est un des facteurs clés de la réduction de l’écart salarial entre les sexes. Selon une recherche de Statistique Canada, l’augmentation relative de la scolarité des femmes constatée de 1998 à 2018 représentait 12,7 % de la diminution de l’écart salarial annuel médianentre les sexes qui s’est produite sur cette période.
  • Selon une recherche de Statistique Canada comparant les gains des diplômés féminins et masculins,l’écart entre les sexes diminuait avec l’augmentation du niveau de scolarité.

​​​En ce qui concerne les diplômés de 2015, deux ans après l’obtention du diplôme, la différence entre les gains annuels médians des hommes et des femmes allait de 3 % pour les titulaires d’un diplôme professionnel (84 800 $ pour les hommes comparativement à 82 100 $ pour les femmes) à 22 % parmi les titulaires d’un certificat de formation professionnelle, technique ou préuniversitaire (36 300 $ pour les hommes comparativement à 28 200 $ pour les femmes).​

    • Peu importe les qualifications (à l’exception des doctorats), l’écart entre les gains des femmes et des hommes s’est élargi entre la deuxième et la cinquième années suivant l’obtention du diplôme.
      • En 2019, soit cinq ans après l’obtention du diplôme, l’écart salarial annuel médian des hommes et des femmes allait de 10 % pour les titulaires d’un grade professionnel à 30 % pour les titulaires d’un certificat de formation professionnelle, technique ou préuniversitaire.La plus grande augmentation de l’écart salarial entre les sexes est observée chez les titulaires de diplômes professionnels, l’écart passant de 3 % deux ans après l’obtention du diplôme à 12 % cinq ans après l’obtention du diplôme.​​

    l’obtention du diplôme.​​

Si la ségrégation professionnelle est un facteur historique, l’évolution des choix de carrière a-t-elle contribué à réduire l’écart?  

  • Les variations de la distribution des hommes et des femmes dans les professions ont aussi été un des facteurs clés de la réduction de l’écart salarial entre les sexes, car les femmes ont accru leur représentation dans les professions à statut plus élevé.
  • Les secteurs où les plus fortes réductions de l’écart salarial entre les sexes ont été constatées au cours de la dernière décennie en Ontario sont : les ressources naturelles, l’agriculture et la production connexe (baisse de 10 %); la gestion (baisse de 9 %); la fabrication et les services d’utilité publique (baisse de 6 %).
  • De 2010 à 2022, l’écart salarial entre les sexes s’est élargi de 4 % dans le secteur des sciences naturelles et appliquées et des domaines apparentés, et de 2 % dans le secteur de l’enseignement, du droit et des services sociaux, communautaires et gouvernementaux.
  • En 2022, l’écart salarial entre les sexes était le plus grand dans le secteur des métiers, du transport, de la machinerie et des domaines apparentés (0,78 $ pour chaque dollar gagné par les hommes à taux horaire). L’écart salarial entre les sexes était le plus faible dans le secteur de la santé (0,99 $ pour chaque dollar gagné par les hommes à taux horaire).
Figure 10 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0417-01 Salaire des employés selon la profession, données annuelles (ratio du salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes, ensemble des employés à temps plein et à temps partiel, toutes les professions, 15 ans et plus, Ontario).

Figure 10 : Statistique Canada. Tableau 14-10-0417-01 Salaire des employés selon la profession, données annuelles (ratio du salaire horaire moyen entre les femmes et les hommes, ensemble des employés à temps plein et à temps partiel, toutes les professions, 15 ans et plus, Ontario).