​​​​​Qu’est-ce que l’écart de pension entre les sex​es?

L’écart de pension entre les sexes correspond à la différence de revenu de retraite entre les hommes et les femmes. Dans tous les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les hommes reçoivent une pension plus importante que les femmes et le Canada n’y fait pas exception. Selon Statistique Canada, l’écart de pension entre les sexes au Canada était de 18 % en 2020 , tandis que l’OCDE a mesuré cet écart au Canada à 21,8 % en 2021 (OCDE, 2021). À titre de comparaison rapide, l’écart moyen de pension entre les sexes dans 34 pays de l’OCDE s’élevait à 25,6 %, l’écart le plus faible étant enregistré en Estonie (3,3 %) et l’écart le plus élevé, au Japon (47,4 %) (ibidem). 

Faits saillants

  • Un écart de pension existe entre les sexes au Canada et n’a pas diminué avec le temps. Cet écart était de 15 % en 1976 et de 18 % en 2020.
  • L’écart de revenu de retraite (RR) privé (comme les pensions de régimes de retraite d’employeurs et de régimes de retraite personnels) entre les hommes et les femmes chez les personnes âgées au Canada atteignait 28 % en 2020. Cela signifie que pour chaque dollar de revenu de retraite privé que reçoit un homme âgé, une femme âgée reçoit 0,72 $.
  • Les femmes reçoivent toujours plus de prestations de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Supplément de revenu garanti (SRG) que les hommes au Canada. Étant donné que la prestation est calculée en fonction de l’âge, de l’état civil et du niveau de revenu (par opposition aux cotisations pendant les années de vie active), cela peut signifier que les femmes touchent systématiquement un revenu moindre à leur retraite et qu’elles sont donc admissibles à une aide publique plus importante.
  • Au Canada, les femmes courent un risque accru de vivre dans la pauvreté à un âge avancé. La fréquence des femmes âgées de 75 ans et plus vivant une situation de faible revenu s’élevait à 21 %, contre 13,9 % pour les hommes du même groupe d’âge.

Quelles sources de revenus sont mesurées dans l’écart de pension entre les sexes? (Un aperçu du système de pensions du Canada)

Comme de nombreux pays développés dans le monde, le Canada repose sur un système de retraite à plusieurs piliers. Shilton (2016) divise le système de pensions du Canada en trois piliers : 

Premier pilier : Sécurité de la vieillesse (SV) et Supplément de revenu garanti (SRG)

Les programmes de la SV et du SRG renvoient à des régimes de retraite publics administrés par le gouvernement du Canada. Un particulier doit percevoir un revenu inférieur à 129 757 $ (en date de 2021) pour être admissible  et les montants des prestations sont établis d’après l’âge, l’état civil et le niveau de revenu . Cela signifie que les antécédents d’emploi ne sont pas un facteur dans la détermination de l’admissibilité  (c’est-à-dire que les prestations ne sont pas établies à partir de cotisations).

Deuxième pilier : Régime de pensions du Canada (RPC) et Régime de rentes du Québec (RRQ)

Le RPC et le RRQ sont des régimes de retraite contributifs publics et obligatoires administrés respectivement par le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec. Dans le cadre du RPC, le versement de la pension est établi en fonction des gains du particulier, des cotisations de celui-ci et de l’âge auquel le particulier décide de commencer à percevoir sa pension . Le RRQ est financé par les cotisations des particuliers qui travaillent au Québec et par les cotisations de leur employeur .

Troisième pilier : revenu de retraite privé

​Le revenu de retraite privé provient de sources telles que les régimes de retraite mis en place par l’employeur et les régimes personnels (par exemple, les régimes enregistrés d’épargne-retraite). Il s’agit de régimes de retraite volontaires, privés et contributifs. Ce n’est pas tous les particuliers qui souscrivent à un régime personnel et ce n’est pas tous les employeurs qui offrent des régimes de retraite. En fait, les trois quarts des adultes canadiens ne sont pas couverts par des régimes de retraite d’employeur (Shilton, 2016, p.7). 

S’appuyant sur ce cadre, le Bureau de l’équité salariale présente l’écart de pension entre les sexes au Canada en utilisant ces trois sources de revenus.

Il est important de souligner que certains particuliers peuvent utiliser des placements privés tels que des actions, des obligations, des fonds négociés en bourse, ou des cryptomonnaies pour toucher un revenu complémentaire durant la vieillesse. Toutefois, la retraite n’est pas la seule raison pour laquelle un particulier investit dans ces produits financiers; ceux-ci ne s’adressent pas exclusivement aux futurs retraités et ne sont pas conçus exclusivement pour eux. Par conséquent, le Bureau de l’équité salariale a exclu les revenus de placements de l’analyse.

​​​​​Quel est l’écart de pensi​on entre​ les sexes au Canada?

Figure 1 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0239-01 Revenu des particuliers selon le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement

  • Le plus récent écart de pension enregistré entre les sexes s’élevait à 18 % en 2020. Cela signifie que pour chaque dollar qu’un homme reçoit comme revenu de retraite, une femme reçoit (en moyenne) 0,82 $.
  • La seule source de revenu où les femmes touchent toujours plus que les hommes est le programme de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Supplément de revenu garanti (SRG). Étant donné que les prestations de la SV et du SRG sont calculées en fonction de l’âge, de l’état civil et du niveau de revenu (par opposition aux cotisations pendant les années de vie active), cela peut signifier que les femmes touchent systématiquement un revenu moindre à leur retraite et qu’elles sont donc admissibles à une aide publique plus importante.
  • Les femmes gagnent constamment moins que les hommes quant aux sources de revenus qui dépendent des gains au cours de la vie et de la vie active (Régime de pensions du Canada ou Régime de rentes du Québec et revenu de retraite privé). L’écart le plus important s’observe systématiquement dans le revenu de retraite privé, qui comprend les régimes de retraite d’employeur ou les régimes de retraite personnels, les prestations ou les régimes d’épargne. Cela signifie probablement que les revenus inférieurs et le nombre réduit d’années de travail des femmes (en raison de leurs responsabilités en matière de soins) entraînent des versements de pension moindres au moment de la retraite.

Figure 2 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0239-01 Revenu des particuliers selon le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement

  • Bien que l’écart de pension entre les sexes au Canada ait fluctué au cours des décennies, il n’a pas diminué.
  • L’écart de pension entre les sexes le plus bas, soit 7 %, a été observé en 1977 alors que le plus important a atteint 29 % en 1993 et en 2003.
  • Les facteurs à l’origine de la diminution ou de l’augmentation de l’écart de pension entre les sexes ne sont pas clairs, car il s’agit toujours d’un sujet peu étudié au Canada.

Figure 3 :
Statistique Canada. Tableau 11-10-0239-01 Revenu des particuliers selon le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement
Statistique Canada. Tableau 14-10-0327-02 Taux de chômage, taux d’activité et taux d’emploi selon le sexe, données annuelles

  • L’écart salarial entre les sexes et l’écart de participation à la vie active entre les hommes et les femmes au Canada ont connu une réduction au fil des décennies. Cela suppose que :
    • Les femmes gagnent des salaires plus élevés qu’il y a quelques décennies, même si elles gagnent toujours moins que les hommes.
    • La proportion de femmes employées sur le marché du travail officiel a augmenté au fil des décennies.
  • Étant donné que les pensions au Canada sont largement influencées par la participation au marché du travail et par les cotisations (le montant du revenu gagné versé au régime de retraite au fil des ans), l’hypothèse logique pourrait être que l’écart de pension entre les sexes diminuerait au fil des décennies à mesure qu’un nombre accru de femmes entrent sur le marché du travail et gagnent plus d’argent. Or, cela ne semble pas être le cas.
  • Il est important de souligner que tout effet de l’écart salarial entre les sexes ou de l’écart de participation à la vie active sur l’écart de pension entre les sexes (s’il y en a un) ne serait pas immédiatement perceptible, car la pension d’un particulier est accumulée pendant ses années de travail et ne se matérialise qu’au moment de la retraite. Par exemple, si une personne commence sa carrière en 1990 et travaille pendant les 30 années suivantes, ses cotisations de retraite s’étaleront sur cette période et son revenu de retraite sera établi au moment de sa retraite en 2020. Par conséquent, l’écart de pension entre les sexes de 2020 n’est pas un reflet ou un effet de l’écart salarial entre les sexes et de l’écart de participation à la vie active en 2020. 

Figure 4 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0239-01 Revenu des particuliers selon le groupe d’âge, le sexe et la source de revenu, Canada, provinces et certaines régions métropolitaines de recensement

  • Il y a un écart de pension entre les sexes dans toutes les provinces du Canada. En 2020, l’Île-du-Prince-Édouard présentait l’écart le plus faible, soit 13 %, tandis que l’Alberta présentait l’écart le plus important, soit 23 %.

Note: The Territories are not included in the income data table provided by Statistics Canada

À quoi ressemble l’écart de pension entre les sexes selon une approche intersectorielle?

Figure 5 : Statistique Canada, Recensement de 2016, numéro 98-400-X2016210 au catalogue de Statistique Canada.

Figure 6 : Statistique Canada, Recensement de 2016, numéro 98-400-X2016210 au catalogue de Statistique Canada.

  • L’analyse du revenu des femmes et des hommes de 65 ans et plus de minorités visibles ou non permet d’observer un écart de pension entre les sexes dans tous les groupes, l’écart le plus faible étant de 24 % entre les femmes japonaises et les hommes retraité de race blanche et l’écart le plus important étant de 64 % entre les femmes asiatiques occidentales et les hommes retraité de race blanche. En d’autres termes, pour chaque dollar que reçoit un homme retraité de race blanche au Canada, une femme asiatique occidentale retraitée reçoit 36 cents. 
  • Si l’on tient compte de toutes les femmes des minorités visibles au Canada, l’écart de pension entre les sexes entre elles et les hommes retraité de race blanche s’élève à 37 %. Cela signifie que pour chaque dollar que reçoit un homme retraité de race blanche au Canada, une femme de couleur retraitée reçoit 63 cents.
  • Si l’on compare les femmes de minorités non visibles et les hommes retraité de race blanche, l’écart de pension entre les sexes est de 35 %. Cela signifie que pour chaque dollar que reçoit un homme retraité de race blanche​​ au Canada, une femme blanche retraitée reçoit 65 cents.
  • Shilton (2016, p.5) souligne que « les données disponibles sur le statut d’Autochtone, le handicap et la racialisation suggèrent que les Canadiens présentant des caractéristiques typiquement associées à un désavantage économique sont moins susceptibles de participer à des régimes de retraite et d’en profiter » [traduction].

    Remarques sur les limites des données : 

  • Il n’a pas été possible de segmenter les différentes sources de revenus dans le tableau de données utilisé pour cette analyse. Bien qu’il ait été possible de segmenter les données par groupes d’âge, certains particuliers travaillent encore au-delà de 65 ans puisqu’il n’existe pas actuellement d’âge de retraite obligatoire au Canada. Par conséquent, le revenu d’emploi à l’âge de la retraite est probablement inclus dans les données.
  • Actuellement, les données sur le revenu de retraite des personnes ayant un statut d’Autochtone ne sont pas disponibles auprès de Statistique Canada

​​​​​Les femmes et les hommes âgés au Canada courent-ils le même risque de connaître la pauvreté?

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Figure 7 : Statistique Canada. Tableau 98-10-0102-01 Situation de faible revenu, selon l’âge, le genre et l’année :Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement, y compris les parties

  • Les femmes courent un risque accru de vivre dans la pauvreté à un âge avancé. Selon Statistique Canada (2020), la fréquence des femmes âgées de 65 à 74 ans vivant une situation de faible revenu (après impôt) s’élevait à 14,2 %, contre 12 % pour les hommes de la même tranche d’âge.
  • Ce pourcentage augmente avec l’âge, puisque 21 % des femmes âgées de 75 ans et plus vivent une situation de faible revenu, contre 13,9 % des hommes du même groupe d’âge.

Conséquences d’une situation de vie sous le seuil de faible revenu (SFR)

Les conséquences du vieillissement en situation de pauvreté sont considérables et alarmantes. Une situation de faible revenu est liée à l’insécurité alimentaire, à la précarité du logement et à des situations sanitaires préoccupantes, notamment des taux de mortalité plus élevés. Les carences alimentaires résultant de l’insécurité alimentaire risquent d’entraîner des maladies chroniques telles que les maladies cardiaques, le diabète et l’hypertension artérielle, qui sont non seulement associées à une diminution de la qualité de vie, mais aussi à une pression économique supplémentaire sur le système de santé canadien. La précarité du logement peut entraîner un stress chronique et un risque accru de maladies mentales, comme la dépression et l’anxiété.

Pourquoi existe-t-il un écart de pension entre les femmes et les hommes au Canada?

​Au Canada, le revenu de retraite provient de sources multiples, la plupart des revenus accumulés étant directement liés aux gains réalisés au cours du cycle de vie d’un particulier (Shilton, 2016, p.6). En d’autres termes, le revenu de retraite d’un particulier dépend largement du montant de la contribution financière qu’il verse en prévision de sa retraite au cours de sa vie active. Sans grande surprise, les femmes au Canada disposent d’une pension moindre que celle des hommes lorsqu’elles prennent leur retraite, car elles sont plus susceptibles de travailler moins d’années que les hommes au cours de leur carrière, étant donné qu’elles quittent le marché du travail (de façon temporaire ou permanente) après avoir eu des enfants; elles sont aussi plus susceptibles de travailler à temps partiel et gagnent généralement des salaires inférieurs à ceux des hommes (il s’agit de l’écart salarial entre les sexes). L’écart de pension entre les sexes peut donc être considéré comme l’une des conséquences composées que l’écart salarial entre les sexes a sur le bien-être économique à long terme des femmes.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de quitter le marché du travail (de façon temporaire ou permanente) après avoir eu des enfants

En 2015, le taux d’emploi des femmes ayant des enfants de moins de 6 ans était de 69,5 %  comparativement au taux d’emploi des hommes ayant des enfants de moins de 6 ans établi à 90,8 % , ce qui démontre un écart de 21,3 % (Moyser, 2017). Le taux d’emploi des femmes augmente avec l’âge de leurs enfants, mais ne rattrape jamais celui des hommes. Comme moins de femmes participent au marché du travail, moins de femmes contribueront financièrement à leur retraite.

Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de travailler à temps partiel en raison de leurs responsabilités de prestation de soins

À l’analyse des personnes employées au Canada en 2021, 24,4 % de toutes les travailleuses travaillaient à temps partiel, contre 13 % de tous les travailleurs (Statistique Canada). La raison la plus citée par les femmes pour travailler à temps partiel était de s’occuper des enfants, le travail à temps partiel permettant de consacrer plus d’heures au travail domestique (Moyser, 2017). Comme le rapporte Moyser, « un quart des femmes ont indiqué la prestation de soins aux enfants comme raison de travailler à temps partiel, par rapport à 3,3 % des hommes » (ibidem). Les femmes qui travaillent à temps partiel gagnent moins d’argent, ce qui entraîne des cotisations totales moins élevées à leur régime de retraite. En outre, les femmes qui travaillent à temps partiel ne sont peut-être pas admissibles au régime de retraite de leur employeur si leurs heures de travail sont inférieures à un certain seuil (selon la politique de l’employeur).

Le travail domestique non rémunéré demeure principalement effectué par les femmes

​​Les femmes sont plus susceptibles de quitter le marché du travail ou de travailler à temps partiel parce que le travail domestique non rémunéré repose encore largement sur leurs épaules. En 2017, 89,9 % des mères assurées au Canada ont pris un congé parental, comparativement à 11,9 % des pères ou des partenaires assurés (Statistique Canada, 2018). En raison du cadre du système de retraite canadien, moins les femmes contribuent financièrement à leur retraite par l’intermédiaire de leurs gains sur le marché du travail officiel, moins elles recevront de prestations de retraite à un âge avancé. Il est intéressant de souligner que Statistique Canada (2022) estime que :

« … la valeur économique du travail ménager non rémunéré au Canada se situait entre 516,9 milliards de dollars et 860,2 milliards de dollars en 2019, selon la méthode d’évaluation utilisée. Cela représentait entre 25,2 % et 37,2 % du produit intérieur brut (PIB) nominal du Canada en 2019, ce qui est supérieur à la contribution de tous les sous-secteurs de la fabrication, du commerce de gros et du commerce de détail combinés. »

L’écart salarial existant entre les sexes contribue probablement à l’écart de pension entre les sexes

L’écart de pension entre les sexes persistant peut révéler les effets cumulatifs à long terme de l’écart salarial entre les sexes. En d’autres termes, l’écart salarial entre les sexes influence non seulement le revenu des femmes dans le présent, mais aussi le revenu des femmes à un âge avancé. L’écart salarial entre les sexes au Canada a été mesuré à 27 % en 2020  d’après le salaire annuel moyen ou à 11 % en 2020  d’après le salaire horaire moyen. Il va de soi que si les femmes gagnent moins que les hommes, leur contribution financière totale à leur régime de retraite sera plus faible, même si le taux de participation des femmes au marché du travail a augmenté.

Informations approfondies : régimes de retraite d’​employeur

Selon Statistique Canada (2021)  , 6 593 56 particuliers au Canada étaient des adhérents actifs à un régime de pension agréé (RPA), qui est un régime offert par l’employeur. Calculé en pourcentage de la population totale en âge de travailler, ce chiffre s’élève à 27,5 %. En d’autres termes, seul un peu plus du quart de la population canadienne en âge de travailler participait à un régime de retraite d’employeur en 2021. 

Figure 8 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0133-01 Adhérents actifs aux régimes de pension agréés (RPA) selon la région d’emploi

À l’examen de la répartition par province, on constate que la majorité des adhérents actifs (des deux sexes) à des RPA se trouvent en Ontario et au Québec. L’Île-du-Prince-Édouard et les trois territoires présentent le plus faible pourcentage d’adhésion. 
 

Figure 9 : Statistique Canada. Tableau 11-10-0133-01 Adhérents actifs aux régimes de pension agréés (RPA) selon la région d’emploi

 

À l’examen de la répartition par sexe de l’ensemble des adhérents actifs de chaque province et territoire, on constate que la plupart des provinces présentent une répartition assez égale, tandis que les territoires présentent un écart plus important.

[ii] How Will Parental Leave in Canada Impact Your Finances? | National Bank (nbc.ca)

Si les femmes et les hommes ont les mêmes chances de participer activement à des régimes de retraite d’employeurs, pourquoi existe-t-il un écart aussi important de pension entre les sexes en matière de revenu de retraite privé?

Il y a plusieurs explications possibles :

  1. Le revenu de retraite privé comprend non seulement les régimes de retraite privés offerts par l’employeur, mais aussi les pensions de retraite personnelles, les prestations ou les régimes d’épargne. Comme indiqué ci-dessus, seuls 27,5 % de la population en âge de travailler participent à un régime de retraite d’employeur. Parmi les 72,5 % qui ne sont pas couverts, leur adhésion à d’autres sources privées de revenu de retraite peut varier plus largement et contribuer à l’écart.
  2. Bien que les femmes semblent être tout aussi susceptibles (ou plus susceptibles) d’avoir adhéré à un régime de retraite d’employeur, leurs salaires inférieurs peuvent entraîner des cotisations plus faibles à leur régime de retraite, ce qui touche à la fin leurs prestations de retraite au moment de la retraite. En effet, au Canada, les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’adhérer à des régimes de retraite, mais « les femmes continuent de recevoir seulement 60 % des prestations reçues par les hommes adhérents » [traduction] (Shilton, 2016, p. 6). ​

    Par exemple, en Ontario, les femmes sont bien représentées dans des secteurs comme la santé et l’éducation publique et les services gouvernementaux , qui offrent tous des RPA. Toutefois, l’écart salarial entre les sexes et la sous-évaluation de certains secteurs (tels que l’économie des soins et les soins infirmiers) peuvent entraîner une baisse des salaires, des cotisations de retraite moindres et, à la fin, des prestations de retraite inférieures.

  3. De nombreux régimes de retraite ne tiennent pas compte des différences entre les sexes (c’est-à-dire qu’ils ne prennent pas en considération les expériences différentes des hommes et des femmes). Selon le régime de retraite de l’employeur, les cotisations peuvent être interrompues lorsqu’une personne adhérente prend un congé parental ou un autre type de congé (c’est également le cas pour le Régime de pensions du Canada) . Le temps passé en congé est exclu du calcul des prestations. Cela signifie que la personne devra peut-être travailler plus longtemps et prendre sa retraite plus tard pour recevoir la même pension qu’une personne qui n’a pas pris de congé. En outre, certains employeurs n’égalent pas les cotisations liées au rachat d’un congé non payé. Si une personne est en congé pendant 18 mois (période maximale d’un congé de maternité et d’un congé parental au Canada), elle peut avoir à racheter non seulement ses propres cotisations manquées, mais aussi la valeur des cotisations de son employeur pendant la période de congé non payé. Il s’agit d’une somme substantielle qu’un employé doit verser seul et qu’il n’est peut-être pas en mesure de se permettre. Comme les femmes sont beaucoup plus susceptibles de prendre un congé pour s’occuper de leurs enfants, le temps et les cotisations perdus peuvent entraîner une diminution du rendement de leurs prestations de retraite.

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